La belle ferronnière de Vinci : le portrait d’une femme mystérieuse

La belle ferronnière de Vinci est un portrait fascinant, qui illustre le génie artistique et scientifique de Léonard de Vinci. Ce tableau, exposé au musée du Louvre à Paris, représente une femme mystérieuse, dont l’identité et l’histoire ont fait l’objet de nombreuses hypothèses.

Contexte historique de l’œuvre

La belle ferronnière est un tableau peint entre 1495 et 1497 sur un panneau en bois de noyer. Il est attribué à Léonard de Vinci et à son atelier. Il fait partie des œuvres réalisées par Léonard lors de sa première période milanaise, où il est au service de Ludovico Sforza, dit le More, duc de Milan.

Le tableau est mentionné pour la première fois en 1642 dans les collections royales de Fontainebleau, comme étant une œuvre de Léonard représentant “une Duchesse de Mantoue”. Il s’agirait alors de Lucrezia Crivelli, qui devint la maîtresse de Ludovico Sforza à partir de 1495 et qui lui donna un fils en 1497. Cette hypothèse est appuyée par trois épigrammes du Codex Atlanticus où Léonard vante la beauté de Lucrezia.

Cependant, une confusion a été faite au XVIIIe siècle avec un autre portrait d’une femme de profil, considéré comme celui de “la Belle Ferronnière”, surnom donné à l’une des maîtresses supposées de François Ier. Le tableau de Léonard a alors été rebaptisé La Belle Ferronnière et est passé à la postérité sous ce nom.

D’autres spécialistes ont proposé d’autres identités pour la femme du portrait, comme Béatrice d’Este, l’épouse de Ludovico Sforza, ou une dame anonyme appartenant à la cour milanaise. Certains ont aussi remis en cause l’attribution du tableau à Léonard et ont suggéré qu’il s’agissait d’une œuvre de son élève Giovanni Antonio Boltraffio ou de son collaborateur Francesco Melzi.

Analyse du tableau

La belle ferronnière représente une femme de trois quarts, dont la tête est tournée vers le spectateur mais dont le regard le fuit. Elle porte une scuffia, un bonnet en arrière de la tête, et une ferronnière, une bandelette ornée d’un camée ou d’une pierre précieuse qui ceint son front. Ce bijou était à la mode en Lombardie à l’époque et a donné son nom au tableau.

Léonard a utilisé la technique du sfumato, qui consiste à estomper les contours et à créer des effets d’ombre et de lumière. Il a ainsi rendu le visage et les mains de la femme plus doux et plus réalistes. Il a aussi soigné les détails des vêtements et des bijoux, témoignant du rang élevé du modèle.

Le tableau présente une composition harmonieuse et équilibrée, basée sur des lignes horizontales et verticales. La femme est placée au centre du tableau, sur un fond sombre qui fait ressortir sa figure. Le cadrage serré met en valeur son expression et sa personnalité.

Interprétation

La belle ferronnière est un portrait fascinant, qui illustre le génie artistique et scientifique de Léonard de Vinci. Il fait preuve d’une grande maîtrise technique et d’une profonde connaissance de l’anatomie humaine. Il révèle aussi la capacité de Léonard à capter l’âme de ses modèles.

Le regard fuyant et le sourire énigmatique de la femme expriment une certaine froideur, voire une secrète dureté. Elle semble se dérober au spectateur et garder ses secrets. Elle évoque ainsi la complexité et la profondeur des sentiments humains, thèmes chers à Léonard.

La belle ferronnière est donc un chef-d’œuvre de la Renaissance italienne, qui témoigne du talent et de la curiosité universelle de Léonard de Vinci. Il fait partie des trésors du musée du Louvre, où il a été restauré en 2015.

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