Le discobole : une œuvre emblématique de l’art grec antique

Discobole

Le discobole est une statue représentant un athlète en train de lancer le disque. Elle est généralement attribuée à Myron, un sculpteur athénien du Ve siècle av. J.-C., qui était célèbre pour ses représentations d’athlètes en action. Le discobole est considéré comme une œuvre emblématique de l’art grec antique, car elle illustre les idéaux de beauté, d’harmonie et de dynamisme qui caractérisaient cette période.

L’histoire du discobole

Le discobole original était en bronze et mesurait environ 1,56 mètre de haut. Il a été réalisé vers 460-450 av. J.-C., à l’époque du premier classicisme grec. Cette période se caractérise par un souci d’équilibre et de proportion dans la représentation du corps humain, ainsi que par une recherche de la perfection formelle et du mouvement naturel.

Le discobole a été mentionné par plusieurs auteurs antiques, comme Pline l’Ancien, qui le cite dans sa liste des œuvres de Myron. Il a également été reproduit sur des monnaies et des vases grecs. Cependant, le bronze original a disparu, probablement fondu ou détruit lors des invasions barbares.

Heureusement, plusieurs copies romaines en marbre nous sont parvenues, qui permettent d’apprécier la beauté et la finesse de l’œuvre. La plus célèbre est celle du discobole Lancellotti, conservée au musée national romain. Elle date du IIe siècle ap. J.-C. et a été découverte en 1781 dans la villa Palombara à Rome.

La représentation du discobole

Le discobole représente un jeune homme nu, aux muscles saillants et aux traits réguliers. Il est saisi à l’instant où il s’apprête à lancer le disque, qu’il tient dans sa main droite. Son corps est courbé en avant, dans une posture qui exprime à la fois la tension et la grâce. Sa tête est tournée vers la gauche, vers le point où il va diriger son lancer.

Le discobole illustre la maîtrise de Myron dans la représentation du mouvement. Le sculpteur a su créer une impression de dynamisme et de rythme, en jouant sur les contrastes entre les parties du corps. Ainsi, le bras droit est tendu, tandis que le bras gauche est plié ; la jambe droite est fléchie, tandis que la jambe gauche est étirée ; le buste est incliné, tandis que les hanches sont relevées.

Le discobole illustre également l’idéal de beauté grec, fondé sur la notion de kalokagathia, c’est-à-dire l’union du beau et du bon. Le corps du discobole est harmonieux et proportionné, conforme aux canons de l’époque. Il reflète la noblesse d’âme et la vertu du sportif, qui s’efforce de dépasser ses limites et de se rapprocher des dieux.

La postérité du discobole

Le discobole a eu une grande influence sur l’art occidental, notamment à la Renaissance et au XIXe siècle. Il a inspiré de nombreux artistes, qui ont repris son thème ou sa pose. Par exemple, Michel-Ange a peint un lanceur de disque sur le plafond de la chapelle Sixtine ; Rodin a sculpté un penseur qui reprend la posture du discobole ; Matisse a dessiné un lanceur de disque stylisé dans sa série Jazz.

Le discobole est aussi devenu un symbole universel du sport et de l’olympisme. Il évoque les origines grecques des Jeux olympiques, ainsi que les valeurs de compétition, d’excellence et d’éthique sportive. Il a été utilisé comme emblème par plusieurs organisations sportives internationales, comme le Comité international olympique ou la Fédération internationale d’athlétisme.

Le discobole est donc une œuvre majeure de l’art grec antique, qui témoigne du génie de Myron et de son époque. Il est admiré depuis plus de deux millénaires pour sa beauté, son harmonie et son dynamisme. Il est aussi porteur d’un message universel sur le dépassement de soi et la quête d’idéal.

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